Méthode piano

J'utilise une méthodologie moderne où l'élève est au coeur de son propre processus d'apprentissage. En quelque sorte, je me présente davantage comme un Coach au service du pianiste en  apprentissage. Celà demande une attention particulière pour comprendre le fonctionnement de l'élève, et pour trouver les axes de motivation.



Exemple : ELiot (7 ans) et Alexandre (10 ans)
Deux frères de 7 et 10 ans prennent des cours de piano offerts par la Grand mère qui aime et joue le piano.  Ils sont adeptes des jeux sur console et tablettes. 5 cours sont nécessaires pour comprendre leur fonctionnement à partir d'un programme d'éveil et d'avancement plutôt classique avec la Méthode Rose que les enfants ont.
Le plus jeune débute, et ne tient pas en place plus de 3 minutes,  bâcle rapidement l'exercice, n'aime pas faire deux fois la même chose, ni que je lui redise comment faire.  Il aime le foot.  J'observe ses capacités réelles car lorsque son père passe près du piano, et lui demande de se concentrer, il se met à jouer parfaitement. Il aime bien faire, et vite ! Le plus âgé est calme et appliqué avec un peu plus d'un an de piano. Lorsqu'il joue, il n'est pas très attentif, se trompe souvent, s'énerve et se bloque. il est rêveur et sensible. S'ennuie un peu. Regarde par la fenêtre souvent. Il me parle régulièrement de sa grand mère. Je sens que les morceaux ne lui plaisent que moyennement.

La solution : j'aurais pu être ferme et instaurer du dirigisme.  Celà n'aurait pas fonctionner longtemps. Les enfants étant plutôt fiers et décidés.
Pour le plus jeune, je saisis un moment où il court dans la pièce et glisse volontairement sur le parquet. "tu veux faire un morceau où tu peux glisser ? " il me regarde, rigole, et je lui montre comment on peut glisser sur le piano. Il se rapproche. s'installe. On construit ensemble un petit morceau ou alternent les 2 mains, avec une descente en glissade. Il baptise le morceau "l'étoile filante" avec un son spécial de clochette sur le piano électrique. On a construit le morceau en 3 séances, en ajoutant à chaque fois une nouvelle idée, avec même des passages de doigts qu'il fait à la perfection !  Lors du dernier cours, je l'enregistre en vidéo.  Aussi je lui propose de trouver un nouveau morceau dans un livret. Je joue quelques morceaux jusqu'à m'arrêter sur une chanson qui parle de foot....  nous voilà tous les 2 à chanter à tue tête, et lui, pressé de commencer !

Pour le plus grand, qui a vu le travail avec son frère, ma première idée est de lui proposer de jouer avec sa grand-mère le petit morceau qu'il travaille sachant qu'elle doit rentrer de vacances bientôt. Elle pourrait faire la mélodie à l'octave. Ses yeux ont brillé ! J'ai compris par sa maman qu'à peine arrivée dans la maison il a immédiatement demandé qu'elle vienne jouer avec lui. C'était parfait, les deux ont été ravis de faire quelque chose ensemble!
Le cours suivant,  Je lui dis, "tu veux faire ton morceau aussi ? " Il me regarde avec un grand sourire aux oreilles.  Je lui demande de me faire quelques notes. Avec ces notes, je lui montre deux trois styles de musiques possibles.  Il me dit préférer une sorte de version boogi woogi. On se tape dans la main. J'écris la première ligne composée d'accords à 3 notes à la main gauche qu'il n'avait jamais faits encore. A la main droite, des rythmes syncopés qu'il n'avait pas encore appris.  Il s'est pris au jeu. Techniquement il fait beaucoup de progrès. Nous avons travaillé au métronome pour comprendre le rythme. Et compléter le morceau avec des variantes. Je l'ai vu retrouver le sourire et la joie de jouer. Il a baptisé son morceau "la marche d'été".

Autre situation : Pascal, 45 ans
A 45 ans, Pascal joue du piano depuis 1 an et demi. Il me surprend à connaître déjà plusieurs morceaux du répertoire Jazz. Il a envie de progresser en technique et expression. Je décèle rapidement  plusieurs  difficultés à aborder car s'il avance vite, il est crispé, joue d'une façon uniforme, et déchiffre mal. Lors des premières sessions, je l'aide à s'assouplir, avoir conscience du poids naturel du bras, et des nuances que l'on obtient avec le gras du doigt, amorti avec la souplesse du poignet. On utilise l'un de ses morceaux pour gagner en sonorités. Il sature vite, car a pris de mauvaises habitudes bien ancrées.  Je lui propose de travailler une base de trois accords jazz que je lui ai créé, dans la même gamme (ré majeur) que celle que je lui demande de jouer pour s'échauffer.  Un groupe de 3 accords qui peuvent se combiner de différentes façons. Déjà, le cours suivant, il me montre un nouvel accord qu'il préfère. Depuis, nous avançons  rapidement sur l'expression en "brodant" des mélodies improvisées autour des 3 accords.


D'une façon générale,  un cours type se structure avec 1/3  du temps pour gagner en autonomie, et 2/3 du temps en instrument.